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THIS IMMORTAL COIL « The World Ended A Long Time Ago »

THIS IMMORTAL COIL « The World Ended A Long Time Ago »

(09/12/2022 – Ici d’Ailleurs / L’Autre Distribution)

« Supergroupe » au nom clin d’œil à celui de 4AD, This Immortal Coil est un hommage au duo Coil imaginé par Stéphane Grégoire à la mort de Jhonn Balance. La disparition de Peter Christopherson et des rencontres avec des musiciens ou des signes du destin lui ont donné envie de donner une suite à l’aventure, 13 ans après The Dark Age Of Love. Déjà présents sur celui-ci, Matt Elliott et Christine Ott sont ainsi rejoints par David Chalmin, Shannon Wright, les italiens Zü, les norvégiens Ulver, Orchard (autre « boys band » du label avec Aidan Baker, Gaspar Claus et des musiciens de Chapelier Fou et Zëro), ou le prometteur Aho Ssen. D’excellents guides pour entrer dans une création d’une impressionnante richesse…

KAS PRODUCT « Tribute »

(18/11/2022 – Pussy Disc – IDO Productions / L’Autre Distribution)

Avant de remonter sur scène avec Thomas Bouetel aux machines et l’ex-bassiste de Marc Seberg Pierre Corneau sous le nom de KaS Product Reload, Mona Soyoc publie ce qui n’est ni un best of ni un tribute à son complice Spatsz, disparu en 2019, mais un hommage à travers 18 titres parcourant leur discographie, du début des années 80 jusqu’à des inédits qui sortent également en 45 tours sous le nom Indoor Lyfe, à savoir une version revisitée d’Above, ainsi que Foreign Land, Miracles, Taste Eternity et Doors. Un héritage, mais bien vivace.

MICHEL CLOUP « Backflip au-dessus du chaos »

(18/11/2022 – Ici d’ailleurs / L’Autre Distribution)

Une volonté de cassure, de nouveau départ (mais sans illusion quant à la possibilité de se renouveler totalement) a guidé le musicien Toulousain, passé entre autres par Diabologum et Experience, à choisir de sortir de la formule duo de ses derniers albums. S’il retrouvera son complice le batteur Julien Rufié sur scène, le live se fera en trio avec la guitariste Manon Labry, mais ce nouvel album lui est solo, comme au temps de Peter Parker Experience. Donc avec des boites à rythmes et des sons électroniques, mais toujours autant de guitares tranchantes. Nous embarquant à bord de [S]on ambulance lancée à plein gaz, Cloup fait montre d’une belle énergie dans le Lâcher prise, reste fidèle à ses thèmes de prédilection et son phrasé reconnaissable entre tous tout en montrant que Vieillir n’est pas forcément renoncer. Osant finir par une relecture de L’Internationale, Michel Cloup ne fait pas table rase du passé mais s’offre mieux qu’une pirouette pour retomber sur ses pieds. Un backflip.

IN MY HEAD « Summer Is A Killer »

IN MY HEAD « Summer Is A Killer »

(11/11/2022 – Noko / Modulor)

Un premier album mais un groupe qui a pour ainsi dire commencé il y a 25 ans, le temps pour Nicolas Cuinier (Gogo Charlton…) d’amener à maturité des chansons empruntes de sa grosse culture pop 90s, faussement fragiles mais vraiment attachantes. Tandis que Spirit On la plus ancienne (et premier single distillé quelques mois avant) s’inspire assez ouvertement de Superchunk, on entendra façon plus diffuse des influences allant de Cure à REM en passant par The Wedding Present, Daniel Johnston ou les Charlatans au gré de titres alternant accords plutôt majeur (Manage Somehow, I’m Getting Bored, Too Much of a Girl) ou plutôt mineurs (Is This Really Pleasant ?, Almost Four, A Promise of Nothing, Break-up Song), au gré logiquement des aléas de la relation amoureuse qui les a inspirées…

JOHN GREAVES « Zones »

JOHN GREAVES « Zones »

(28/10/2022 – Signature / Outhere Distribution)

Après ceux de Verlaine il y a quelques années, John Greaves se penche désormais sur les mots d’Apollinaire (Alcools), parfois en Anglais dans la traduction de Samuel Beckett, souvent en Français avec tantôt son accent so british, tantôt la voix profonde de Bertrand Belin appelant La Loreley. Il retrouve aussi d’autres complices comme Olivier Mellano aux guitares, Jeanne Added au chant sur l’introductif Fête (il a cosigné des textes de son nouvel album), ou Himiko Paganotti tout aussi aérienne sur le premier extrait Mutation. Grisant.

LA FELINE « Tarbes »

(14/10/2022 – Kwaidan Records / Kuroneko)

Après le spatial et acclamé Vie future, retour sur terre et même sur ses terres pour Agnès Gayraud aka La Féline, avec un nouvel album portant le nom d’Une ville moyenne de province où elle a grandi. De la chanson nourrie de multiples influences allant du rock à la trap, qu’elle défendra sur scène en quartet. Des rendez-vous et des promesses (Place de Verdun), des mises en garde (Va pas sur les quais de l’Adour), des espoirs (Dancing), la musique si importante déjà (Je dansais allongée) : étendant encore le vaste territoire de La panthère des Pyrénées, affirmant avec brio son statut d’artiste qui compte dans un monde trop balisé, La Féline nous entraîne sur des chemins qui n’appartiennent qu’à elle.


VADIM VERNAY « Hang Tight »

(14/10/2022 – La Mais°n / Kuroneko)

A l’instar d’un Matt Elliott, le picard Vadim Vernay a emprunté un chemin à contre-courant, partant des machines et de l’electro 100% instrumental pour aboutir aujourd’hui à une proposition où le folk de songwriter le plus épuré (Bad Land Alley, That Curse…) se mêle à l’énergie noire et contenue d’un post-rock habité (How) ou de formats plus pop faisant plus (Your Smile) ou moins (Gallows Tree) entrer la lumière. Le tout hanté par nombre d’ombres féminines (Lucky Enough, Quick Sands), de celles qui aident à tenir bon…

LENT « Au galop »

LENT « Au galop »

(30/09/2022 – Tricollection – Araki Records / Musea)

Ces Orléanais venus du jazz nous entraînent à leur rythme (Lentement mais au galop !) sur une terra incognita qu’on placera tout de même sur le continent du rock, sur un point culminant accessible par un chemin escarpé fait des cassures rythmiques et de textes roboratifs en français, duquel on aperçoit autant Katerine que les Stooges, Zappa que La Rumeur, Anne Sylvestre que Robert Wyatt. On passe ainsi avec aisance de textes premier degré ascendant con-con à des tableaux bien plus abstraits, jouant à Bière-Feuille-Ciseaux avec le pilier de comptoir du coin, échappant aux écrans omniprésents des Selfie de toi par de salutaires Fuites Cathodiques, à coup de valse un peu boiteuse (Horizon fantôme) ou d’envolées plus éthérées (Au milieu du chant des oiseaux). On perd souvent ses repères mais c’est justement ça qui est bon !

MATTHIAS DELPLANQUE « Ô Seuil »

(23/09/2022 – Mind Travels / Ici d’Ailleurs / L’Autre Distribution)

Suite directe du Drachen également paru sur la collection Mind Travels dédiée aux musiques instrumentales (ambiant, indus ou disons un peu à part), le nouvel album du Nantais expert en paysages sonores est certes « électronique », mais l’ensemble des sources sonores est acoustique. Sans doute cela ajoute-t-il au pouvoir d’évocation narratif de chacune de ses pièces, enrichies d’une large palette d’instruments percussifs. Transe inspirée du Moyen-Orient (Seuil 3, Seuil 6) ou timbres évoquant l’Asie du Sud-Est (Seuil 8) entre autres permettent de voyager loin sitôt franchie la porte de ce disque étonnamment facile d’accès, promesse tenue pour le nouveau chapitre de cette passionnante collection.

THE YOUNG GODS play Terry Riley « In C »

(09/09/2022 – Two Gentlemen / Kuroneko)

Les légendes Suisses élargissent encore un peu leur vaste territoire en proposant leur interprétation d’une des pièces majeures du répertoire contemporain, œuvre d’un des fondateurs du minimalisme et des musiques répétitives, le californien Terry Riley. Cinquante trois mesures que chaque musicien visite dans l’ordre mais à sa convenance, faisant de In C une œuvre à chaque fois différente. En ayant pu glaner des sonorités originales dans la caverne d’Ali Baba du SMEM (musée Suisse des synthés), Bernard Trontin (s’accordant ce qu’il faut de liberté à la batterie), Cesare Pizzi et Franz Treichler font de cette expérience, où leur cohésion et leur complicité se révèle encore, un hypnotisant pas de côté.