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34e édition des ROCKOMOTIVES de VENDÔME

(25/10 au 01/11/2025 – Vendôme / 41)

On aime retrouver ce chaleureux rendez-vous au milieu de l’automne, festival où l’absence d’espace VIP et les lieux à taille humaine n’empêchent pas d’accueillir des têtes d’affiches (Kompromat, Emily Loizeau, Molecule) parfois habituées des Rockos (Yann Tiersen, Odezenne). Avec cette année des reformations attendues (The Boo Radleys, Montgomery, Pneu), un focus sur Prohibited Records (NLF3, Prohibition…), des étoiles montantes à l’éclat bien réel (En Attendant Ana, Bryan’s Magic Tears, Candeur Cyclone…), une scène régionale fièrement propulsée par Figures Libres Records (Geysir, Mossaï Mossaï, Primevère, Stuffed Foxes…) et plein d’autres sur 8 jours de fête qui montent en puissance.

Festival HOP POP HOP 2025

(10e édition, 12-13/09/2025 à Orléans)

C’est en parcourant la liste des artistes programmés jusqu’à cette 10e édition qu’on mesure le travail effectué par l’équipe de l’Astrolabe pour proposer, hors les murs et dans le somptueux centre-ville d’Orléans, un large panel de découvertes. L’émergence d’abord, ce qui n’interdit pas cette année encore la présence de quelques valeurs sûres (Girls in Hawaii, Etienne de Crécy, Interzone, GaBLé, Soulist…), faisant parfois leur retour (Pneu, Totorro…), avec de jeunes pousses aux trajectoires déjà fulgurantes (Miki, Gildaa…), du hip hop pas comme les autres (Mairo, Diff-Men, Adés The Planet…), des incartades sur presque tous les continents (Aïta Mon Amour, Elise Bourn, Mitsune, Nectar Woode…), des sons comme on aime Outre-Manche (Deadletter, Knives, M(h)aol…) ou bien Outre-Quiévrain (Gros Cœur, Tukan…), et une scène locale tout aussi digne d’intérêt (Diane, Jasmine Not Jafar…). Encore un bel équipage pour un esquif aussi frêle qu’agile, et qui en marge des gros paquebots et des yachts tape-à-l’œil, sait garder le cap !

THE YOUNG GODS « Appear Disappear »

(13/06/2025 – Two Gentlemen / Bigwax)

Le plus grand groupe Suisse est de retour, et après la superbe parenthèse In C (Terry Riley) ils voulaient « quelque chose de plus brut » affirme leur leader Franz Treichler. Alors avec ses complices Bernard Trontin et Cesare Pizzi (pionnier du sampling sur les premiers albums), il n’hésite pas à faire rugir la (vraie) guitare, parce qu’il « s’agit toujours de briser la formule ». L’album est à la fois très personnel pour Franz puisqu’il a été affecté par la disparition de son épouse, mais aussi très politique (déplorant la situation à Gaza ou la guerre des drones). Après l’énergie sombre de l’éponyme premier single Appear Disappear, on plongera dans les rythmiques entêtantes de Systemized, puis on retrouvera l’aisance habituelle des Helvètes pour faire quelques belles incursions en français (Hey amour, Mes yeux de tous), jouant habilement sur les mots quelle que soit la langue (Tu en ami du temps, Blue Me Away). Fêtant leurs 40 ans de carrière avec ce disque et une tournée dans toute l’Europe, les Gods ne sont manifestement pas prêts d’être Off the Radar.

BRIEG GUERVENO « Un noz a vo »

(16/05/2025 – ZRP / Kuroneko)

Les éventuels a priori sur l’idée d’un album de folk en Breton seront vite balayés à l’écoute de ce disque, qui parachève le virage entamé par l’artiste avec son précédent album. Dans sa langue paternelle, il évoque avec pudeur la tempête qui a soufflé sur sa vie (Ar Barr Avel), l’impression d’être « passé à côté » (Hebiou Din) n’empêchant nullement l’espoir, au contraire, pourvu qu’on ne craigne plus l’embrasement de son cœur (magnifique Kalon flamm) et  les pages qui se tournent ensuite. Nourri de lectures (Jón Kalman Stefánsson, Emily Brontë), ce disque enregistré au Pays Basque est le premier du Costarmoricain à parler d’amour, débarrassé de la peur de la perte (Piv ‘vin), tourné vers la nature, conscient que nous finirons en poussière (Poultrenn), remarquable de maîtrise et de sérénité.

MAUVAIS SANG « La faune »

(09/05/2025 – Dagaanda / The Orchard)

Suite du diptyque entamé l’an dernier avec l’EP La flore dont il partage certains titres (Modèle, Nuit venin…), le second album du groupe savoyard disséminé entre Genève, Londres, Lyon et Paris continue de prendre des risques et de creuser sa belle singularité. Celle d’un chant en français pour une musique tour à tour abrasive et aérienne (comme Nouvelle ère son premier extrait), d’un propos sachant mêler l’intime et l’universel au milieu d’un monde en mutation, observant une humanité comme figée Sur la plage et qui feint d’ignorer le danger tout proche (La danse du feu). Celui aussi d’être des jeunes gens pas encore trentenaires et pourtant déjà tournés vers ceux qui suivront (et survivront ?) : hypnotique L’enfant, vertigineux Loin

VICTOR LEE GABRIEL « Le monstre et la maison »

(25/04/2025 – Vibrations sur le Fil / Inouïe Distribution)

Compositeur (Pomme…), réalisateur artistique (Laurent Lamarca, Eddy La Gooyatsch, Comme John…) mais aussi souvent sur la route comme musicien de scène (aux côtés d’Ycare en particulier), l’ex-Grimme a voulu donner un nouveau départ à sa vie en partant s’installer en forêt avec sa femme et leurs enfants (Tout est à refaire, J’irai danser loin des pavés…). Avant qu’on découvre le mal incurable de sa compagne, qui malgré l’espoir (Tu guériras, Sors, Tu danses encore…) a fini par l’emporter quelques semaines avant que ne sorte ce disque, pourtant très lumineux. Car c’est bien le propos : trouver la lumière même au plus profonde de l’obscurité (Le verre à moitié vide…), profiter de chaque moment puisqu’après tout l’issue ne fait aucun doute (Ce n’est rien…), savoir toujours et encore inventer un après (Quand tout tombera demain…).

JO VAGUE « Vague » ep

(18/04/2025 – SonVague)

Le jour, Julie Roué est une des rares compositrices françaises à avoir fait sa place sur les écrans (La fille de son père, Zorro, Le monde n’existe pas… – BO primée à Séries Mania). La nuit elle devient Jo Vague, chanteuse hantée par les désirs et les angoisses de notre époque. Celle qui a « quitté Brest » pour devenir ingé son après le conservatoire s’est éprise de synthés : sur une electro-pop puissante et inventive, elle pose une voix intimiste qui lui permet de se glisser dans la peau de ses personnages. Son premier EP observe d’un côté  un monde en perdition, avec la canicule de Halftrack ou la déclaration d’amour que constitue Nous de feront pas d’enfant en ces temps incertains, tandis que le second single Jane déconstruit les repères de la chanson d’amour. De l’autre côté pourtant, mieux vaut en rire comme sur Superflex dont on se prend à siffloter la ritournelle maligne, et puis laisser parler ses sens presqu’animaux sur le dancefloor avec No Disco. L’humour et la danse comme remèdes au vague à l’âme.

CLOÉ DU TRÈFLE « La lueur »

(04/04/2025 – Autoproduction)

Sa collaboration avec la performeuse Lisette Lombé (Brûler Danser) lui a valu à juste titre de nombreux éloges et un regain d’attention. Derrière son nom très « chanson » (et c’est bien de la chanson, aux textes soignés), l’artiste belge façonne aussi de vraies textures électroniques. L’organique est pourtant omniprésent (Ton souffle, Sous ta peau…), mais on cherche aussi à déchiffrer les chorégraphies invisibles qui semblent orchestrer nos vies en secret (Électrons libres, La lueur, La frontière invisible…), et l’on s’interroge avec elle sur le sens des trajectoires (Virage, Bruxelles-Lausanne, L’élan…). Avec face au chaos du monde une empathie rédemptrice et l’envie de célébrer une humanité aspirant à un monde meilleur.

THE YOUNG GODS « Appear Disappear » single

(27/03/2025 – Two Gentlemen / Believe)

40 ans de carrière pour le plus grand groupe suisse, qui se fit connaître en chamboulant le rock avec ses sons-de-guitare-sans-guitare, mais n’hésitant pas à empoigner ensuite la six-cordes pour n’être jamais où on l’attend, influençant jusqu’à NIN et Bowie. Avec ce nouveau single, la guitare est de retour, incisive, annonçant un nouvel album à la fois frontal, personnel et politique, occasion pour Franz Treichler, Cesare Pizzi et Bernard Trontin de repartir en tournée dans toute l’Europe à l’automne.

JO VAGUE « Superflex » single