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PUTS MARIE « Pigeons, Politicians & Pinups at the End Time of Mankind  »

(26/09/2025 – Autoproduction / Inouïe Distribution)

Dans la pénombre de cette fin du monde, ou du moins de l’humanité, le groupe suisse mené par le charismatique Max Usata déploie lentement mais avec une intensité permanente ses histoires de marathonien pieds nus (Long Distance Runner), de colombophile sur les toits de NY (Bird Breeding Man), d’employés de bureau embourbés dans leur médiocrité et tentant de donner le change (A Con Man Goes Around) ou de trouver un sens (Ciccolina & the Clerks). Poursuivant sa trajectoire singulière, Puts Marie explore encore d’autres formes, la mélancolie jamais très loin, faisant surgir du sombre et du glauque une beauté sans pareille.

IGNATUS single « La saison des mouches »

(21/09/2025 – Ignatub / Believe – Inouïe Distribution)

Remontant sur scène pour son album Dans les virages, Jérôme « ignatus » Rousseau décidait d’y reprendre un titre de son groupe d’origine Les Objets, et ce pour la première fois depuis le décès de son alter ego de l’époque Olivier Libaux. L’accueil chaleureux pour cette chanson de leur premier album, revisitée sur un mode bossa comme le faisait son complice sur des tubes new wave au sein de Nouvelle Vague, l’a incité à l’enregistrer. Occasion aussi d’un clip puisant dans les souvenirs d’un parcours singulier et fondateur pour la pop francophone.

MAUVAIS SANG « La faune »

(09/05/2025 – Dagaanda / The Orchard)

Suite du diptyque entamé l’an dernier avec l’EP La flore dont il partage certains titres (Modèle, Nuit venin…), le second album du groupe savoyard disséminé entre Genève, Londres, Lyon et Paris continue de prendre des risques et de creuser sa belle singularité. Celle d’un chant en français pour une musique tour à tour abrasive et aérienne (comme Nouvelle ère son premier extrait), d’un propos sachant mêler l’intime et l’universel au milieu d’un monde en mutation, observant une humanité comme figée Sur la plage et qui feint d’ignorer le danger tout proche (La danse du feu). Celui aussi d’être des jeunes gens pas encore trentenaires et pourtant déjà tournés vers ceux qui suivront (et survivront ?) : hypnotique L’enfant, vertigineux Loin

VICTOR LEE GABRIEL « Le monstre et la maison »

(25/04/2025 – Vibrations sur le Fil / Inouïe Distribution)

Compositeur (Pomme…), réalisateur artistique (Laurent Lamarca, Eddy La Gooyatsch, Comme John…) mais aussi souvent sur la route comme musicien de scène (aux côtés d’Ycare en particulier), l’ex-Grimme a voulu donner un nouveau départ à sa vie en partant s’installer en forêt avec sa femme et leurs enfants (Tout est à refaire, J’irai danser loin des pavés…). Avant qu’on découvre le mal incurable de sa compagne, qui malgré l’espoir (Tu guériras, Sors, Tu danses encore…) a fini par l’emporter quelques semaines avant que ne sorte ce disque, pourtant très lumineux. Car c’est bien le propos : trouver la lumière même au plus profonde de l’obscurité (Le verre à moitié vide…), profiter de chaque moment puisqu’après tout l’issue ne fait aucun doute (Ce n’est rien…), savoir toujours et encore inventer un après (Quand tout tombera demain…).

JO VAGUE « Vague » ep

(18/04/2025 – SonVague)

Le jour, Julie Roué est une des rares compositrices françaises à avoir fait sa place sur les écrans (La fille de son père, Zorro, Le monde n’existe pas… – BO primée à Séries Mania). La nuit elle devient Jo Vague, chanteuse hantée par les désirs et les angoisses de notre époque. Celle qui a « quitté Brest » pour devenir ingé son après le conservatoire s’est éprise de synthés : sur une electro-pop puissante et inventive, elle pose une voix intimiste qui lui permet de se glisser dans la peau de ses personnages. Son premier EP observe d’un côté  un monde en perdition, avec la canicule de Halftrack ou la déclaration d’amour que constitue Nous de feront pas d’enfant en ces temps incertains, tandis que le second single Jane déconstruit les repères de la chanson d’amour. De l’autre côté pourtant, mieux vaut en rire comme sur Superflex dont on se prend à siffloter la ritournelle maligne, et puis laisser parler ses sens presqu’animaux sur le dancefloor avec No Disco. L’humour et la danse comme remèdes au vague à l’âme.

JÉRÔME MINIÈRE « Le sourire » single

(21/02/2025 – Autoproduction)

Entre deux albums (le prochain arrive début 2026), le franco-québécois nous envoie tout simplement une petite carte postale de Montréal en forme de chanson douce-amère comme peu savent en faire aussi bien : une invitation à garder le sourire et à le partager en cette période incertaine et chaotique, délivrée par Jérôme Minière, improbable « coach » de cette ritournelle au refrain contagieux. La délicatesse d’un sourire est aussi un acte de résistance.

JO VAGUE « Superflex » single

IGNATUS « Dans les virages »

(07/02/2025 – Ignatub / Believe – Inouïe Distribution)

En dehors d’un album de reprises de Jean-Luc Le Ténia (qu’il signa sur son label), ignatus n’avait pas sorti de disque depuis le fort apprécié [e.pok] en 2017. Hyperactif entre ateliers d’écriture, création de haïkus, production (Orianne Lacaille), Jérôme ‘ignatus’ Rousseaux a nourri son nouvel album de son goût pour une recherche permanente, une chanson aventureuse et friande de fertiles collisions. Voire même adepte de création sous contrainte et d’expérimentation. Après la poésie de L’ombre, on découvrira les images surréalistes de Château mou servi par un piano préparé, trafiqué comme la guitare de Souffle qui joue à répéter les mots d’un couplet à l’autre, alors qu’on tend l’oreille au texte caché derrière celui de Et toi. Il puise aussi bien son inspiration dans une histoire vraie (comme Mes mots avec Isabelle Nanty et sa grave légèreté), un article de journal (Ici c’est bien), que dans une photo curieuse (Elle tricotait) ou une peinture (Peut-être lui). Sa palette à lui est large, on traversera bien des paysages en s’accrochant pour suivre le toujours surprenant ignatus dans les virages

FAÏENCE « Tendance » ep

(13/12/2024 – Human Sounds / IDOL)

L’un vient d’Épinal, l’autre de Rouen, mais c’est en Belgique qu’ils se sont rencontrés il y a déjà quelques années : Julien Bouchard était venu assurer la première partie du groupe où Médéric ‘Med’ Gontier est guitariste (Tahiti 80). Ils partagent un goût commun pour le son des 90s, de Teenage Fanclub à Dinosaur Jr, mais l’envie déjà accomplie d’écrire en français. Même s’il répète « J’ai tendance à me perdre », on se retrouvera vite dans leur premier single, avant d’aller explorer un EP qui assume son côté pop, du spleen souriant de Suis moi à la promesse de la démo Askip, en passant par le shoegaze frenchie de De fou et la mélodie sucrée offerte par les Dents longues. Avec une telle carte de visite, ils peuvent les avoir.

STATION 44 « Roads »

(06/12/2024 – 18heures48 / Baco Records)

One man band autant que vaste collectif, Station 44 se construit autour de Simon Penard-Philippe, jeune musicien d’Angoulême oeuvrant dans une dream pop bercée de subtiles influences dub. Ce premier album est une chronique du passage à l’âge adulte et du chamboulement qu’il peut représenter. Le doute et le flou qu’il n’est pas toujours simple de clarifier (Lover Instead), la confiance dans le temps pour résoudre les problèmes (In Time feat. La Malice et son incursion en français), la nécessité de trouver sa place mais le risque de se fondre dans la superficialité (Plastic Feels) : Station 44 déploie sur ce disque une palette à la fois vaste et cohérente, brouillant les échelles de l’intime et de l’universel pour nous emmener en douceur (Over The Shining Hill) au point exact d’où s’étend tout le champ des possibles…